Charte de l'AJET

Nous vivons une époque d’ébranlements gigantesques marquée par de multiples fractures sociales, écologiques, idéologiques, politiques, une époque de profonds bouleversements. Un siècle après la révolution d’Octobre en Russie qui fut la première grande tentative concrétisée de rupture avec le capitalisme et qui se solda par un échec historique, nous voici plus que jamais confrontés, à l’échelle mondiale, aux développements ravageurs de la crise d’un système qui sou-met toutes les dimensions de la vie à la domination de l’argent. Au delà des inégali-tés inhérentes au système capitaliste responsable de l’exploitation de l’Homme par l’Homme, ce système mondialisé conduit à une crise généralisée qui, par la raréfac-tion des ressources et la catastrophe écologique, met en péril l’existence même de l’homme sur la planète. Jusqu’ici les modèles ont fait faillite pour transformer les so-ciétés dans un sens plus conforme aux valeurs humanistes : aucun n’a apporté de ré-ponses positives à l’aspiration au progrès de l’humanité, et le capitalisme se révèle un système de plus en plus prédateur vis à vis des générations futures.

 

Il en résulte un immense besoin de connaissances et de réflexion, de rencontres et d’échanges, de confrontation et d’élaboration en liaison avec les aspirations grandissantes à créer et à construire ensemble des réponses, tant théo-riques que pratiques, permettant de tracer des voies nouvelles pour l’émancipation de l’Homme.

 

Dans une période aussi complexe et exigeante, hommes et femmes du pays tarnais se tournent vers leur histoire séculaire qui vit la rencontre féconde de la pensée et des pratiques sociales au travers de l’oeuvre de Jean Jaurès. Nous ne le considérons ni comme un mythe ni comme un objet de vénération. Refusant tout passéisme, c’est d’avenir que nous parle Jaurès. Cet avenir sur lequel nous voulons réfléchir pour le construire ensemble. Les références à la vie, aux idées et aux actions que conduisit Jean Jaurès nous inspirent des réflexions et des initiatives visant à les confronter avec la situation actuelle dans une démarche ouverte, résolument plura-liste, dépassant définitivement les tentations aussi vaines que dérisoires de s’accaparer ou d’instrumentaliser Jaurès.
Nous reconnaissons le rôle précieux de la Société d’Études Jaurésiennes, et de tous ceux qui perpétuent la mémoire et produisent un irremplaçable travail de re-cherches. L’ Association s’efforcera de leur apporter son concours avec sa spécificité. Ainsi « l’Association Jaurès Espace Tarn » est née d’une aspiration profondément res-sentie par les Tarnaises et les Tarnais de disposer d’une structure qui leur permette de satisfaire leur besoins de réfléchir ensemble aux questions de l’avenir.

 

  • L’AJET se fixe pour objectif la réalisation d’un espace de rencontre, d’échange et de communication largement ouvert sur la vie sociale et culturelle.
  • Elle s’adresse par conséquent, sans exclusive ni parti pris, à toutes celles et à tous ceux qui souhaitent avancer dans la compréhension du monde dans lequel nous vivons. Elle fait appel à des partenaires, acteurs militants, de la vie sociale économique, culturelle syndicale, associative, à des chercheurs, à des créateurs.
  • Elle fonde sa démarche sur la liberté de pensée , l’exigence méthodologique, la confrontation des idées, conditions indispensables d’une dé-marche intellectuelle rigoureuse ;
  • Elle refuse l’élitisme, et fait appel à l’ensemble des domaines de la connaissance.

Sur ces bases, elle considère que l’Espace Jaurès doit s’attacher à :

  • articuler l’effort de connaissance et la réflexion au capital de découvertes, de théorisations et d’anticipations issu des penseurs de l’émancipation humaine parmi lesquels, avec Marx notamment, Jaurès a pris place. Les Tarnais qui le souhaitent pourront travailler à la transmission de ce patrimoine de manière créatrice et, dans le même mouvement, oeuvrer à une exigeante réappropria-tion de ces précieux apports ;
  • s’ouvrir de façon résolue à toutes les pensées novatrices, comme aux apports multiples d’expériences sociales et environnementales alternatives à l’ordre existant ;
  • organiser, sous toutes les formes possibles, la confrontation et l’échange sur les différents domaines du savoir.